Manifestation et arrestations du 5 juin 2012 à Québec
Arrestation de 65 personnes dans la côte de la Montagne à Québec (Québec, Canada) le 5 juin 2012 lors d’une manifestation pacifique déclarée illégale dès le début pour avoir omis de suivre le trajet donné. Une obligation de la contestée Loi 78 limitant les droits fondamentaux.
Parmi les arrêtés, notons le député de Québec Solidaire Amir Khadir et moi-même alors que je photographiais la manifestation.
Les 65 ont été menottés (zip-ties), filmés, mis dans un autobus de la Ville et déplacés vers une destination inconnue un peu en retrait du centre-ville, puis relâchés. Ils recevront par la poste un constat d’infraction de 494$ en vertu de l’article 500.1 du code de la sécurité routière, entrave à la voie publique. La manifestation se déplaçait dans la rue et ne faisait que de courts arrêts pour laisser les retardataires rejoindre les autres.
La soirée avait très bien commencée.
Dernier avertissement.
Marchant sur la terrasse Dufferin, des manifestants saluent des gens qui mangent au château Frontenac.
L’un des passages à travers le château Frontenac avait été fermé par le SPVQ, mais pas l’autre. Pendant ce temps un groupe de policiers en tenue anti-émeute s’était positionné pour bloquer l’accès à la rue St-Louis.
À 21h14, souricière dans la côte de la Montagne entre la porte Prescott (fortifications patrimoniales) et l’escalier Casse-cou.
Au début de l’intervention, ça a brassé un peu. Voici ma vidéo (trop longue!) d’un bon moment pendant la souricière.
Le député de l’Assemblée nationale du Québec, Amir Khadir du parti Québec Solidaire, circonscription de Mercier. Il a tenté de plaider pour la levée de la procédure en souricière et la libération des manifestants arrêtés (mais techniquement pas en état d’arrestation, mais dans les faits arrêtés).
En attendant l’arrivée des bus du Réseau de transport de la capitale (RTC), des arrêtés se sont assis par terre. Pendant ce temps, les représentants des médias de masse québécois se tenaient pour la plupart au cimetière des picotés, à l’extérieur du cordon policier.
Un des policiers a été désigné comme « pas gentil » pour avoir refusé de dévoiler son matricule ou son identité. La plupart semblaient correctement identifiés.
Au centre, une entrevue sur-le-pouce d’Amir Khadir pour Radio-Canada/RDI.
Des représentants des mass-médias québécois lançant des questions à Amir Khadir qui ne dit plus rien.
Le député de Mercier est l’un des premiers à se faire arrêter. Mon tour venait quelques minutes plus tard, dans les premiers arrêtés aussi. Était-ce parce que je prenais des photos?
Ces deux gentlemen ont prit la peine de se coller pour que je les photographie ensemble (et que j’ai trop de difficulté à photographier l’arrestation du député pour en faire un cliché présentable). C’est de bonne guerre, je leur en veux pas.
J’me suis fait arrêter vers 22h52. Quelques secondes après la photo précédente par deux autres agents. Malgré la légalité douteuse de la procédure, ça s’est généralement bien déroulé. Un officier a échappé pas mégarde mon zoom télé 80-200mm f/2.8 dont la mise au point ne fonctionne plus. Je lui en veut pas, j’suis convaincu qu’il a pas fait exprès, mais ça ne serait pas arrivé sans cette arrestation qui n’en est pas une, mais qui en est une… Il y aura une suite à ça qui devrait bien se terminer.
Après avoir menotté tout le monde, filmé et pris leurs noms, embarqué dans les bus de la Ville pour une destination inconnue (dans le sens littéraire, un enlèvement), moi et les arrêtés du même bus sommes atterris dans le stationnement du centre d’achat Place Fleur-de-Lys, Boulevard Hamel Est.
J’ai été libéré dans les premiers. Malgré que les menottes zip-ties aient été bien posées, la largeur de mes épaules créait beaucoup de pression sur mes poignets et de tensions dans mes épaules. Sentant mon adrénaline augmenter progressivement, j’ai cru bon en informer l’un des deux agents qui nous gardaient. Ensuite, nous avons dû décliner nos identités afin d’enregistrer le constat d’infraction qui sera envoyé par la poste.
Notez que tous les lieux de « libération » des arrêtés en masse à Québec l’ont été dans des lieux déserts à ces heures tardives, dégagées et tous prêt d’une ligne Métrobus. De bons choix pour les retours à la maison.
À peine libéré, j’ai essayé mon zoom télé pour voir s’il fonctionnait bien et j’ai constaté là que la mise au point ne fonctionnait pas correctement. J’en ai tiré ce cliché de notre bus.
Ah, parfait, dans la vidéo on voit parfaitement, à 07:10, le policier #2851 pointer son arme dans la face d’un manifestant. Excellente preuve pour la déonto, j’invite tout le monde à faire une plainte. Merci dmax.
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7 juin 2012 à 13:53
ÉTAT POLICIER!!! Ce qui me désole, c’Est de voir que les manifestations sont de moins en moins nombreuses. Essoufflement, peur, désinformation? Allez savoir!!!
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7 juin 2012 à 13:53
Je crois pas réellement que ce soit de l’essoufflement de la part du mouvement. Mais beaucoup d’étudiants, les sessions étant maintenant terminées…, sont retournés dans leur coin de pays, alors c’est un tantinet plus difficile de mobiliser les troupes… Mais faut pas lâcher!! Faut continuer d’informer, de sensibiliser, de manifester!! Organiser des sorties entre amis, et terminer dans une manif…….. :p
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7 juin 2012 à 20:39